Saint-Romain-en-Gal

À la découverte des mythes fondateurs

01 mars 2017

Qu’ont en commun des masques dogons, des céramiques grecques des bronzes florentins et le masque mondialement connu de Dark Vador ? Rien a priori et pourtant l’exposition « Mythes fondateurs : d’Hercule à Dark Vador » les installent dans le même discours : ils représentent des mythes.

D’abord créée pour le Musée du Louvre, cette exposition est présentée pour célébrer les 20 ans du Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, ouvert en 1996 sur le site archéologique découvert et mis en valeur depuis 1968. 

Rencontres de cultures

Hercule aidant Atlas
©musée du Louvre

L’exposition est intéressante, car elle présente les mythes par thèmes en leur faisant traverser les cultures et en juxtaposant les objets égyptiens, grecs et africains répondant aux différents mythes. Le discours pédagogique, simple et clair, explique comment l’homme, à travers toutes les civilisations, a cherché à expliquer la Création du monde, l’univers incompréhensible des étoiles ou la création de l’agriculture. De nombreuses mythologies asiatiques, australiennes, africaines et mêmes Inuit sont évoquées. On peut regretter les explications un peu courtes concernant ces mythologies : quelques éléments sont donnés par les cartels sur l’origine des objets, mais peu sur les mythes illustrés. La présentation insiste peu sur les mythologies bibliques, mais rappelle la création du monde dans l’épopée de Gilgamesh et l’on trouve à côté les combats des Géants qui évoquent aussi la mise en ordre du Chaos.

Des mythes fondateurs

On retrouve le rôle civilisateur d’Orphée qui séduit animaux, hommes et dieux par sa musique, tout comme celui du dieu Mithra qui, en sacrifiant le taureau, fertilise la terre. Le paradis est évoqué à partir de trois délicieuses assiettes persanes montrant des jardins clos dont le nom en persan, pairidaiéza, est la source du nom de paradis. Le thème le Pandémonium demeure attribué à Satan par Milton dans le Paradis perdu, évoqué par un tableau du peintre anglais John Martin.

Une large place est donnée au mythe d’Hercule et de ses douze travaux largement illustrés par des céramiques grecques du Ve siècle avant notre ère. Ces vases servant au vin ou à l’eau, comme les bronzes florentins du XVIe siècle, utilisent la théâtralité de ces travaux, tout comme les peintures du XVIIe siècle qui sont également présentées. Le rôle d’Hercule est celui d’un organisateur du monde, héros grec d’une force surhumaine, il est rapproché brièvement du personnage de Samson sans plus de précision. Ses douze travaux l’obligent à débarrasser le monde de monstres ; somme toute il est sommé d’utiliser sa force surhumaine pour mettre de l’ordre dans le monde connu.

Une reprise jusqu’à aujourd’hui

D’autres mythes sont évoqués, parmi lesquels le récit de l’Iliade qui concerne Circé et ses petits jeux visant à transformer les hommes en cochons. La victoire d’Ulysse est celle de l’intelligence sur la magie. Un dernier mythe grec est présenté : celui de Dédale et Icare dans lequel la sagesse et la pondération du père ne peuvent sauver le fils avide de liberté. À la fin de l’exposition, un masque attirera les garçons (et les hommes) de tous âges : l’original du masque de Dark Vador tel qu’il fut créé pour la saga de Star Wars. Il faut avouer qu’il est impressionnant et que les quelques images de film, présentées entre les explications sur sa fabrication, ne lui rendent pas justice. Vous demandez-vous où se trouve le mythe dans ce personnage de cinéma ? Je vous renvoie à l’engouement qu’a créé le cinéaste, avec une saga qui ne donne que lentement les tenants et aboutissants du personnage dont la puissance cache peur, jalousie et faiblesse.

L’exposition ne reprend pas entièrement l’exposition présentée au Louvre et le catalogue de cette dernière donne beaucoup d’informations complémentaires.

En savoir plus

Informations pratiques

Mythes fondateurs : d’Hercule à Dark Vador
Exposition jusqu’au 2 avril
Musée gallo-romain
RD 502
69560 Saint-Romain-en-Gal

Possibilité de visites à la demande pour groupes constitués, Tél. : 04 72 53 74 02.

http://www.musees-gallo-romains.com/

Michèle BEHR
Lyon

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