Édito

À vous mesdames,

01 mars 2018

Les coups de gueule sont rares chez moi. J’essaie le plus souvent d’analyser une situation ou un sujet avant de m’exprimer avec trop de violence. Voire avec un peu de lâcheté, j’évite d’aborder des sujets qui fâchent, essayant, comme on dit, de ménager la chèvre et le chou. Mais là, je trouve que la situation tourne au ridicule.

Les coups de gueule sont rares chez moi. J’essaie le plus souvent d’analyser une situation ou un sujet avant de m’exprimer avec trop de violence. Voire avec un peu de lâcheté, j’évite d’aborder des sujets qui fâchent, essayant, comme on dit, de ménager la chèvre et le chou. Mais là, je trouve que la situation tourne au ridicule.

Je veux parler des femmes. Le sujet est réducteur. Je veux dire du fait que la parole des femmes s’est libérée, leur permettant de s’exprimer, de se mettre en colère, de dire leur désarroi face aux comportements machistes de notre société. Il y a là un événement quasi planétaire. Les femmes du monde prennent la parole et parlent. Elles dénoncent, elles accusent !

Et c’est là que monte ma colère. Notre monde découvre que les femmes peuvent parler, peuvent émettre une opinion et pire encore que leurs opinions peuvent être divergentes.

Je suis effaré par le traitement du sujet par les médias. Une certaine forme de condescendance, voire de cynisme. Il me semble, mesdames, qu’une fois encore on vous manipule. On vous laisse croire que vous avez la parole, mais pour mieux vous faire taire. Certaines, en vue médiatiquement, prennent ce combat à bras le corps et porte le message haut et fort devant les caméras et dans la presse.

Mais les femmes de notre quotidien, femme, fille, sœur, mère, c’est de vous que l’on parle, c’est vous que l’on défend, mais surtout c’est à vous que l’on ne demande rien.

« Toutes les femmes ayant pris le métro ont un jour subi une agression », dit un journaliste avec sa jolie cravate. C’est dommage ! Pas de témoignage, pas de parole donnée. On ne retient que des débats intellectuels, souvent utiles, mais peu combatifs.

Alors oui, je suis en colère parce que d’une bombe qui aurait pu enfin faire changer les hommes, il ne reste que de l’aigreur. Alors mesdames, oui ce combat est le vôtre, vous l’avez déjà prouvé dans l’histoire. Vous pouvez faire changer le monde.

Nicolas Boutié,
journal Le Cep

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