Bible et Coran

Au-delà des croyances et traditions

01 avril 2017

Dimanche 12 février à Gap, à l’heure du culte, une célébration autour de la Bible et du Coran a réuni 130 personnes, de tous horizons. Au fil de la Genèse et de la Sourate 12, elles ont cheminé avec une figure commune aux deux corpus : Joseph-Youssouf.

Il n'y avait plus une place libre dans le temple, lors de cet événement. C'était l’occasion de faire découvrir à tous combien les livres fondateurs des trois grandes religions monothéistes de notre monde actuel partagent le même patrimoine mémoriel, spirituel, culturel. Car la Bible comme le Coran ne sont la propriété de personne. Ils appartiennent à l’humanité. En partant des textes, au lieu de partir des croyances et des traditions, chacun a pu ressentir combien les deux récits, biblique et coranique, nous rendent intimement proches.

Un temple plein à craquer
©Bernard Derbez

De Joseph à Youssouf
Prières, lectures, commentaires, poèmes, psalmodies, témoignages ont jalonné notre parcours dans les pas de Joseph-Youssouf. La veille, les enfants de l’école biblique avaient calligraphié Youssouf en arabe et Joseph en hébreu. Après une lecture cursive de la même histoire dans les deux récits, biblique et coranique, des panneaux ont été réalisés, mettant en scène les mots clés communs aux deux textes. Une séance ouverte sur l’histoire, la religion, l’esthétique, la narration, l’imaginaire, l’actualité. En effet, les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain. Alors ne les abandonnons pas à l’ignorance qui nourrit l’intolérance et la méfiance.

Commune humanité
Après un premier thé à la menthe offert à l’accueil, nous nous sommes tous retrouvés autour d’un repas partagé, végétarien et sans alcool pour que rien ne fasse obstacle à cette communion rare et précieuse. La commensalité est une des manières les plus simples et les plus anciennes de partager notre commune humanité. Et une occasion de penser à la suite ! Rendez-vous est pris l’année prochaine autour d’une autre figure commune à la Bible et au Coran. Peut-être même avant, si l’actualité l’exige à nos yeux.

Dangereuses étiquettes
« Un temple pris d’assaut » a titré le Dauphiné Libéré. Heureusement, on ne déplore aucun mort… Une erreur de frappe… qui a blessé certains ! Impudence ou imprudence, l’article révèle une fois de plus les amalgames prégnants qui façonnent notre rapport à l’autre. Car derrière les étiquettes – religieuses, politiques, ethniques – il y a des semblables… Aussi semblables que le Christ. Et si l’Évangile était une cause justifiant le rejet, le mépris, la peur envers l’autre, il ne serait pas une bonne nouvelle. Or, il l’est !

Arnaud VAN DEN WIELE
pasteur des Alpes du Sud

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