Ciné-Miroir

Ballerina

01 juillet 2017

Portés par leurs rêves, deux enfants quittent leur orphelinat, vécu comme une prison terne, incarnée par le « gardien » et la religieuse, garants des valeurs fondamentales de sérieux et de travail. Valeurs qui se révèleront très vite indispensables pour « percer » et entrer dans la réalisation de leurs rêves.

Portés par leurs rêves, deux enfants quittent leur orphelinat, vécu comme une prison terne, incarnée par le « gardien » et la religieuse, garants des valeurs fondamentales de sérieux et de travail. Valeurs qui se révèleront très vite indispensables pour « percer » et entrer dans la réalisation de leurs rêves.

Retour

Affiche@AlloCiné

Félicie arrive à Paris avec son ami Victor et ils vont être séparés. Chacun va rencontrer une personne qui va lui permettre d’entrer dans la réalisation de son rêve. Félicie trouve l’opéra de Paris et voit une jeune femme danser. Elle sait que c’est ce qu’elle veut faire. Mais le chemin est long. Cependant une autre femme va lui tendre la main : une femme de ménage. C’est donc par la petite porte que la jeune héroïne s’approche peu à peu de son rêve. Pour entrer à l’opéra et suivre des cours, elle usurpe l’identité d’une autre. Aidée par la femme de ménage, qui se révèle être une danseuse blessée, elle apprend à danser. Sa ténacité finit par être récompensée : elle progresse au point de pouvoir prétendre danser avec la danseuse étoile entr'aperçue au début du film. Mais sa tricherie, son mensonge sont alors révélés. Elle n’est pas qui elle prétend être : qui est-elle ? Seule face à ses questions, elle échoue à l’audition et se retrouve à la case départ, à l’orphelinat, brisée, sans entrain, sans espoir, triste et seule.

Chute

Pour la troisième fois, elle fait le même rêve : sa boite à musique, seule chose qu’elle possédait de sa mère, tombe, comme dans tous ses rêves précédents. Mais là, pour la première fois, elle voit la suite du rêve : sa mère la tient dans ses bras, rattrape la boite à musique et la relance encore et encore, tout en dansant avec Félicie-bébé dans ses bras. Au réveil, elle sait. Elle se remet à danser et, cette nuit-là, c’est le gardien lui-même qui l’emmène à Paris, à l’opéra. Pas de miracle, pas de magie, elle reprend sa place au côté de son amie, la femme de ménage, et c’est elle qui l’entraine. L’autre fillette, qui avait réussi l’audition, entre en compétition avec elle tant sur le plan de la danse que sur le plan existentiel. La question suivante revient : « pourquoi danses-tu ? » qui, finalement, laisse entendre un « qui es-tu ? ».

Déplacements

Et c’est bien là que tout se joue. Ce qui m’a interpellé, c’est le déplacement tout au long du film des adultes : le gardien qui sera celui qui « libère » Félicie, la femme de ménage, ancienne danseuse qui la forme et lui apprend la persévérance. Le maître de ballet avec sa bienveillance et sa droiture. Chacun participe à ce que cet enfant puisse devenir …. Mais chacun de ces adultes change aussi au contact de Félicie. Sauf une personne habitée toute entière par une soif absolue d’ambition qui sera incapable de se laisser déplacer par la candeur et la fraicheur de cette petite fille. Tout bouge comme la boite de musique qu’il faudra réparer plusieurs fois dans le film. Rien n’est figé ou écrit une fois pour toutes. C’est une apologie de la Grâce : quand je tombe, Quelqu’un est là pour me rattraper.

 

 

En savoir plus

Date : 2016

Réalisateurs : Éric Summer et Éric Warin

Synopsis : Félicie est une jeune orpheline bretonne qui n’a qu’une passion : la danse. Avec son meilleur ami, Victor, qui aimerait devenir un grand inventeur, ils mettent au point un plan rocambolesque pour s’échapper de l’orphelinat, direction Paris, ville lumière et sa tour Eiffel en construction ! Félicie devra se battre comme jamais, se dépasser et apprendre de ses erreurs pour réaliser son rêve le plus fou : devenir danseuse étoile à l’Opéra de Paris…

Catherine Louvet,
Pasteure à Libourne.

Commentaires