Edito

Cachez ce vêtement que je ne saurais voir !

20 décembre 2016

Le mois dernier, en faisant mon jogging du côté du parc Monceau, à Paris, j’ai croisé des lycéens bien habillés. Les garçons portaient un costume noir et une cravate rouge et les filles un tailleur noir avec un foulard rouge autour du cou. Comment dire ? Cela n’allait guère avec leur âge…

Le mois dernier, en faisant mon jogging du côté du parc Monceau, à Paris, j’ai croisé des lycéens bien habillés. Les garçons portaient un costume noir et une cravate rouge et les filles un tailleur noir avec un foulard rouge autour du cou. Comment dire ? Cela n’allait guère avec leur âge… En rentrant de Paris, j’apprends qu’un proviseur parisien interdit le port du jogging dans son établissement. Il est peut-être le seul à avoir visé le survêtement mais d’autres chefs d’établissements interdisent le short, le jean troué ou déchiré, le tee-shirt dos nu, la robe pull, le débardeur au décolleté plongeant… Avec la polémique qui a enflé cet été au sujet du burkini et la promesse de Marine le Pen d’interdire, une fois élue à la présidence de la république, tout port de signes religieux dans l’espace public, je me demande pourquoi le vêtement cristallise ainsi tant de passion ?

L’identité

Il faut être conscient des prisons qui sous-tendent le port d’un vêtement : une prison communautariste pour certains, une prison consumériste pour d’autres (le port d’une marque), une prison identitaire enfin (une fille de 10 ans n’est pas une femme !). Dans de tels contextes, une interdiction peut être libératrice pour les enfants et les adolescents. La foi poursuit le même but…de manière volontaire. La Bible nous dit que le vêtement est fortement lié à l’individu. Il en est comme son prolongement. Ainsi, lorsqu’une femme touche les franges du vêtement de Jésus, c’est comme si elle le touchait. Une force émane de la tunique de Jésus comme elle émane de sa main. Franchissant un pas de plus, Paul estime que le Christ est un survêtement ! Il permet à chaque chrétien d’apparaître devant les autres tel qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses. Pas besoin d’utiliser des vêtements pour se donner le change, pour se forger une identité ou pour appartenir à un clan. Que nous puissions garder à l’esprit cette conviction dans un temps, Noël, où sévit si fortement la tyrannie des marques. Joyeux Noël à tous !

Christophe Jacon.

Christophe Jacon

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