Lunel

Croire aujourd’hui en France

01 avril 2019

Emmanuelle Seyboldt, présidente du Conseil national de l’Église protestante unie de France, a été reçue à Lunel, ville dont elle est originaire, par l’Ensemble des Terres du milieu, le 15 février au soir, pour une intervention intitulée Croire aujourd’hui en France.

 

Deux faits saillants introduisent son propos, à travers un regard interrogatif sur le phénomène des gilets jaunes et les départs pour le jihad en Irak et en Syrie, notamment à partir de Lunel. Le premier est analysé sous l’angle de la peur du déclassement, d’un manque de sociabilité qui fasse sens, d’une relégation ressentie ou réelle, tandis que le second phénomène l’est sous l’angle d’une quête d’idéal liée à un manque de sens et de fraternité.

L’ensemble s’inscrit dans une société où les utopies de progrès, les idéaux politiques ou religieux ne créent plus de récit collectif. Seul demeure un individualisme, une société où il faut « réussir sa vie » à tout prix, mais seul.

Quelle est alors la place de l’Église comme institution et celle du croyant dans cette société ? L’institution n’a plus d’espace pour se faire entendre. Mais pour les communautés de croyants, cette traversée du désert peut être créatrice. Dans le désert il faut accepter de perdre un certain nombre de choses pour avancer, on ne prend que l’essentiel.

Comment dire cette confiance et cette présence à nos concitoyens, aujourd’hui ?

Emmannuelle Seyboldt invite les croyants à former une communauté qui ouvre sa porte à tous ceux qui sont blessés par la vie. Reconnaitre que j’ai besoin du Christ, que j’ai besoin des autres, c’est cela être Église.

Soyons une Église d’hospitalité, ouverte, qui accueille ceux qui sont éclopés et n’ont pas leur place dans notre société. Ceux qui crient sur les ronds-points aussi. Dans une société qui se sent étrangère à elle-même, nous pouvons dire à chacun qu’il est aimé par Dieu.

Emmanuelle Seyboldt, conférencière d’un soir (© DR)

 

 

Stéphane LOMBARDO

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