Société

Daniel Lys, une figure importante de Vabre

21 décembre 2016

Une assistance assez nombreuse s'était réunie à Dourgne en ce jour du Patrimoine pour une cérémonie bien particulière : la pose d'une plaque sur la maison où il naquit le 10 décembre 1924 dans l'unique famille protestante de cette petite ville du Tarn ; je veux parler de Daniel Lys disparu le 31 août 2014.

Daniel Lys n'est pas un inconnu pour les lecteurs d'Ensemble ni en principe pour aucun Protestant : pasteur, éminent théologien ; exégète de l'Ancien Testament et hébraïsant de renom ayant participé à la traduction de la Bible (TOB), auteur de nombreux ouvrages de théologie qui font autorité dans le monde entier car ils expriment une pensée audacieuse et originale. Au sortir de la guerre, il est nommé professeur de philosophie sur un des hauts lieux du protestantisme : Le Chambon-sur-Lignon. Il enseigne trois ans au Collège cévenol de 1948 à 1951 avant d'exercer le ministère pastoral de 1951 à 1961. Puis il part à l'Université de théologie de Chicago de 1961 à 1965 ; enfin, dernière étape de sa brillante carrière d'enseignant : l'Institut protestant de théologie de Montpellier de 1965 à1988. Il a terminé sa vie à Vabre auprès de son épouse.

Une plaque…

Étaient présents pour cet événement autour de Madame Jeanine Lys, son épouse et de Marjolaine Lys, leur fille, des membres de la famille, des amis de longue date et d'autres plus récents. L’Église réformée du Lauragais, paroisse du jeune Daniel, était représentée par trois de ses conseillers presbytéraux dont son président Nicolas Boutié. Deux membres de l'association « Dourgne Patrimoine » étaient partie prenante de cette manifestation. Quelques moines bénédictins de l'abbaye voisine d'En Calcat s'étaient déplacés pour l'occasion. C'est Monsieur Christian Rey, Maire de Dourgne, assisté de Madame Claudie Bonnet, conseillère générale qui a dévoilé la plaque.

…sobre

Cette belle initiative, nous la devons à Monsieur Max Planchon, ami d'enfance et de jeunesse de Daniel Lys, amitié qui ne s'est jamais démentie et qui a voulu s'exprimer là dans ce geste de fidélité et de mémoire. Ni « protestant » ni « pasteur » n'apparaissent sur la plaque ; on peut s'en étonner et, qui sait, s'en offusquer. Choix délibéré de la part de Monsieur Max Planchon qui a voulu dépasser le clivage protestant / catholique. Et aussi par souci de laïcité pour cette cérémonie qui s’inscrivait dans le cadre des journées du Patrimoine. Souhaitons que le message laconique de la plaque suscite la curiosité du passant s'arrêtant devant cette maison et qu'il cherche à en savoir un peu plus sur ce Daniel Lys dont le nom figure sur une façade de Dourgne. De tout cela, qu'aurait pensé Daniel Lys, lui qui n'aimait ni se mettre ni être mis en avant ? La cérémonie comme la plaque est restée suffisamment sobre et discrète, fidèle en cela à l'esprit de celui qui fut pour moi un maître.

 

Edwige Malberg, Église réformée du Lauragais.

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