Synode national

Déclaration de joie !

01 juillet 2017

Le cinquième synode national de l’Église Protestante Unie de France s’est réuni à Lille du 25 au 28 mai 2017. Consacré à la Déclaration de foi de notre Église, c’est au final à une déclaration de joie que le synode s’est livré.

Comme le soleil, la joie a brillé tout au long de ce synode. Laurent Schlumberger, président sortant du Conseil National, l’a placé en tête de son message : « et la joie sera ton cortège ».

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Refusant de dresser un bilan de ses sept années passées à ce poste et encore plus de donner des indications au Conseil qui sera élu, « ce n’est pas le genre de la maison ! », il a résolument axé son message sur le renouvellement et sur la joie. Celle-ci repose sur une conviction fondamentale : l’Église est un miracle ! Sa présence est due au Dieu vivant. Et à lui seul ! Du coup, il est incongru de vouloir réformer l’Église. Seules les institutions ecclésiastiques sont réformables. La maxime « l’église réformée sans cesse à réformer » nous rappelle de ne jamais nous satisfaire de ce qui existe. Mais seul Dieu, par son Esprit, œuvre à la transformation de nos cœurs, de l’Église et du monde.

Renouvellement

C’est parce que le mot « réforme » est piégé que Laurent Schlumberger préfère celui de renouvellement. Il se demande où ce renouvellement est à l’œuvre. Où Dieu renouvelle-t-il son Église ? Un critère peut permettre de répondre à la question : non pas la modernité ou le succès mais celui de la joie. Les textes bibliques nous le disent. Là où la joie rayonne, là sortent les jeunes pousses de l’Église, là réside la pépinière de l’Église de demain. Le président du Conseil national sortant donne trois exemples. D’abord, il y a la lecture de la Bible. On dit partout qu’elle est en recul. Mais il y a « des signes d’un désir renouvelé » depuis quelques années : les stages de lectio divina refusent du monde, l’animation biblique renouvelle les cercles d’études bibliques, les temps spi matinaux au grand kiff font le plein, la ZeBible est un véritable succès de librairie… Et ce renouveau biblique s’accompagne de joie. Il convient de penser ensuite au témoignage. Chez les luthéro-réformés, il est implicite. C’est une tradition, la discrétion étant chez nous une seconde nature. Mais là aussi les choses changent. Une église de témoins émerge, grâce notamment aux formations au témoignage. Et partout, les croyants témoignent avec joie de leur foi. Enfin, il y a une ouverture vers un christianisme post-confessionnel. Les frontières ne sont plus séparatrices mais vécues comme une source d’enrichissement et donc de joie. Là Dieu est en mission. Et les réformes ecclésiastiques n’ont de sens que si elles accompagnent la mission de Dieu.

Vocation

Au cours de ces quatre jours, les discussions synodales ont souvent évoqué la question des vocations, sous une forme ou sous une autre. Cette question a sans doute été suggérée par la lecture du rapport de la commission des ministères. Il souligne, chiffres à l’appui, qu’il manque cinq postes par an pour assurer le pourvoi des postes dans les années qui viennent. C’est un appel au discernement. Il faut oser. Oser appeler des jeunes ou des moins jeunes que l’on sent appelés au ministère. La vocation est un appel de Dieu. Il peut être entendu intérieurement, de manière très forte et personnelle mais, la plupart du temps, il s’appuie sur un appel extérieur, sur une parole prononcée par un frère : « as-tu pensé à faire des études de théologie ? » Osons cette parole. Le trésorier Denis Richard a annoncé la création sous peu d’une fondation pour aider au financement des études de certaines personnes (reconversion, étudiant précaire…) Dans la ligne de ces discussions, un vœu a été déposé pour poursuivre l’effort de formation à la prédication des membres de nos communautés.

Remerciements

La soirée de samedi se voulait festive et joyeuse. Les pasteurs Éric Galia et Geoffroy

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Perrin Wilm à la guitare et Géraldine Magnard à la voix ont enchanté les convives en interprétant un répertoire très…jazzy. Ensuite, les équipes sortantes, membres du Conseil National, de l’équipe de la Coordination nationale Évangélisation et Formation et de la Commission Des Ministères ont pu entendre les remerciements du synode pour leur travail. Ils se sont égayés sur le chant Nous venons des quatre coins, aux paroles modifiées pour chaque groupe. Et ce fut les présidents de ces commissions qui furent ensuite chaleureusement remerciés. Un objet symbolique leur fut remis et eux-mêmes ont remis un objet symbolique à leur successeur. Christian Baccuet, président sortant de la commission des ministères, a remis au nouveau président, Vincent Nêm-Peyron, un sablier, figurant l’importance du temps, de la durée ; le sable représentant la collégialité. Laurent Schlumberger, quant à lui, a remis à Emmanuelle Seyboldt, nouvelle présidente du Conseil National de l’ÉPUdF, un diapason. Non : son diapason ! Cet objet est le signe que le président ne dirige pas mais cherche le « la ».

Reconnaissance

Le synode s’est achevé par un culte où la joie était bien présente. La joie de ce Dieu qui aime le monde. La joie de voir 10 nouveaux ministres répondre à l’appel de Dieu à le servir. La joie d’entendre des choristes chanter une cantate au cœur du culte affirmant que « rien ne nous séparera jamais de l’amour de Dieu ». La joie enfin de voir des équipes renouvelées, celle du Conseil National et de la Commission des ministères, recevoir la bénédiction pour servir la gloire de Dieu. Oui, c’est une certitude : la joie est notre cortège.

Christophe Jacon.

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