Guyenne

Des jeunes à J. Bost!

29 février 2020

Un séjour à la Fondation fait grandir et brise les stéréotypes ou craintes liés à la différence. C’est la joie de vivre des résidents qui a surpris les jeunes Bordelais accueillis là-bas.

C’est la déception qui a gagné les organisateurs du WE avant le départ. Car peu de familles ont répondu favorablement à l’invitation de découvrir la Fondation. Pourtant ce fut un WE béni, un cheminement humain et spirituel extraordinaire. Les dix jeunes collégiens présents et les quatre adultes accompagnateurs ont vécu des moments mémorables, accueillis sur place par une pasteure de la fondation, Ottilie Bonnema, qui nous a accompagnés durant tout notre séjour.

La découverte de la Fondation

Nous avons logé au foyer rural, dans le village de La Force. Le premier contact avec la Fondation s’est fait en douceur avec la visite guidée du musée par Ariane Dahan. Cela nous a permis de rentrer dans l’univers de John Bost, soucieux de prendre soin des exclus : autrefois les filles-mères, puis, au cours de l’histoire, de plus en plus de personnes rejetées en raison de leurs différences. On découvre l’importance portée à autrui en vue de son bien-être, de la beauté de l’environnement, de la musique ou encore des ateliers qui valorisent les capacités de chacun.

Un moment spi

Ensuite, nous avons traversé le parc et avons vécu un moment spirituel « comme les résidents » avec un pasteur de la fondation, Philippe de Pol. Nous avons tous apprécié la sollicitation de nos êtres et nos sens pour vivre ce moment spi.

De la crainte au service joyeux

Puis nous étions très attendus au pavillon « La famille » pour partager le goûter avec des résidents. Nous avons fait cuire des crêpes et les avons servies. Ce moment a contribué à faire tomber toutes les craintes et les idées préconçues. Comme nous, les hôtes de J. Bost sont gourmands, même s’ils ont parfois un peu plus de mal que nous à gérer la frustration de la fin du goûter ou du nombre limite de crêpes… Nous avons observé chez nos jeunes des talents de douceur, de diplomatie et d’argumentation (en expliquant par exemple pourquoi il est mauvais pour la santé de trop manger des crêpes au chocolat !). Ceux-ci se sont révélés très matures et disposés à prendre soin des autres. Ils ont échangé avec les personnes présentes et ont été touchés par leur joie et la simplicité de leur manière d’être, exprimant ce qu’ils ressentent très spontanément.

La préparation du culte du lendemain

Nous avons aussi préparé le matériel nécessaire pour l’animation du culte du lendemain, sur le thème de « Tous appelés » (Mt 4, 18-22). Peinture, préparation de la prière et du jeu pour accueillir et faire participer lors du culte.

La soirée

Le film De toutes mes forces a permis de découvrir les difficultés d’une famille dont le fils est handicapé : surprotection de la mère, distance du père et rêves du jeune homme dont l’obstination va faire avancer et évoluer la cellule familiale fragilisée. Un très beau film qui souligne aussi la joie de vivre et le désir d’entreprendre malgré le handicap ; la vie continue !

Le culte

La participation au culte à John Bost ouvre des perspectives car les jeunes nous ont dit « Ça serait bien que ce soit toujours comme ça ! ». Que s’est-il donc passé ?

Nous avons observé que les paroles prononcées sont accompagnées de gestes, dans un rythme paisible, sans crainte des répétitions ou reformulations. Les présents au culte animent la liturgie par leurs déplacements, gestes et paroles spontanées ou sollicitées. Les chants sont joyeux, dans une liberté d’expression et de tonalité.

Le texte biblique a été reformulé et joué avec des grandes marionnettes. Le message principal du texte biblique est recherché et affiché avec des grandes lettres. La mise en images des paroles et la participation des fidèles rend le culte abordable pour chacun.

En conclusion, ce qui ressort de ces quelques observations, c’est que chacun a plusieurs entrées possibles pour recevoir le message de l’Évangile : l’audition, l’ouïe, la mobilité ou le toucher. Ce qui est génial, c’est que chacun vit le culte dans un même élan avec une joie communicative.

Corinne Gendreau
Journal Ensemble

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