Aumônerie des prisons

Des projets prometteurs

01 mars 2020

Comment se donner des raisons d’espérer, pour les détenus comme pour la société tout entière ? Deux exemples encourageants.

 

 

La politique carcérale prendrait-elle un virage ? Je ne saurais l’affirmer, n’étant pas dans le secret des projets élaborés dans le cabinet de la Garde des Sceaux. Mais deux initiatives me font espérer de voir notre pays, pour l’heure très orienté sur le « tout carcéral », évoluer favorablement sur cette question.

Deux initiatives
Une première mesure, initiée par le ministère de la Justice, est de donner un développement important (et ambitieux) à la formation des personnes détenues et à l’utilisation accrue des Travaux d’Intérêt Général (TIG). Cette alternative à l’incarcération propose aux personnes condamnées d’effectuer leur peine en assurant des travaux pour les administrations, les collectivités etc., avec l’État comme employeur, et répondre ainsi à des besoins de la communauté.

L’autre actualité est la mise en œuvre d’un groupe universitaire d’études sur les « prisons ouvertes ». Il rassemble plusieurs chercheurs, français et européens, en sociologie, en droit privé des sciences criminelles… et la proximité du centre de détention de Casabianda, prison entièrement ouverte sur la côte orientale de la Corse, a sans doute suscité l’initiative des chercheurs de l’Université de Corse, à Corte, qui pilotent ce groupe.

Mission première
Je ne sais ce que l’avenir réserve à ces deux projets naissants. Mais je me réjouis que la réflexion se porte sur la mission première confiée à l’Administration pénitentiaire : réinsérer dans le tissu social ceux-là même qui l’ont malmené. Car il est illusoire de croire que l’incarcération « protège » la société : la peine est indispensable quand un délit ou un crime sont commis, mais encore faut-il lui donner du sens.

Alain Sorba
Aumônier régional

 

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