L'évangile du dimanche

Dire et faire

30 août 2020

Lire la Bible, c’est bien sûr lire, mais c’est aussi méditer, s’interroger, cheminer… Nous vous proposons un accompagnement dans la lecture du dimanche 27 septembre 2020

TEXTE BIBLIQUE

Matthieu 21, 28-32 (traduction NBS)

28Qu’en pensez-vous ? Un homme avait deux fils ; il s’adressa au premier et dit : « Mon enfant, va travailler dans la vigne aujourd’hui. »

29Celui-ci répondit : « Je ne veux pas. » Plus tard, il fut pris de remords, et il y alla.

30L’homme s'adressa alors au second et lui dit la même chose. Celui-ci répondit : « Bien sûr, maître. » Mais il n’y alla pas.

31Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : « Le premier. » Jésus leur dit : « Amen, je vous le dis, les collecteurs des taxes et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu.

32Car Jean est venu à vous par la voie de la justice, et vous ne l’avez pas cru. Ce sont les collecteurs des taxes et les prostituées qui l’ont cru, et vous qui avez vu cela, vous n’avez pas eu de remords par la suite : vous ne l’avez pas cru davantage. »

 

Nous sommes dans le chapitre 21 de l’Évangile de Matthieu. Jésus est entré dans Jérusalem, la passion est proche. Les tensions entre les partisans de Jésus et ses adversaires sont importantes. La question essentielle est : qui va vraiment suivre Jésus, sans changer d’avis ?

Ce texte commence par « Qu’en pensez-vous ? » ; vous, lecteurs, êtes avertis qu’il va falloir réfléchir et se positionner. En plus cette parabole met en scène deux fils, deux chemins possibles pour nous lecteurs. Quelle voie montre chaque fils ?

Que représentent les collecteurs de taxes et les prostituées ? Pensez aux figures bibliques que vous connaissez dans ces deux catégories (Zachée, Marie-Madeleine…)

Souvenez-vous que les autorités religieuses avaient beaucoup de pouvoir et pensaient être irréprochables dans leur relation à Dieu. Pourquoi, d’après notre texte, ne sont-elles pas prêtes à entrer dans le Royaume de Dieu ?

En plein milieu du texte apparait Jean-Baptiste, celui qui a annoncé la venue de Jésus, le juste, celui qui a essayé de mettre en lumière la justice du Royaume de Dieu, notamment par la pratique. Il est là comme premier témoin de l’être croyant juif qui agit « pour » Jésus.

Quelle(s) question(s) pose ce texte aujourd’hui, au niveau de nos dires et de nos pratiques ?

Il y a ceux qui parlent fort (oui, oui !) et ne font rien, et ceux qui ne disent rien (ou refusent) et agissent.

On le comprend, ce n’est pas la congruence entre les deux (dire et faire) qui est importante, mais c’est le résultat : faire, mettre en pratique les désirs du Père, être juste, rendre justice comme Jésus l’a fait, une justice de compassion, de restauration d’identité, bref, d’amour désintéressé.

Jésus rappelle dans ce très court texte que la pratique de la justice d’amour est essentielle. Première sur les postures religieuses, sur les discours même !

Cela nous renvoie donc la question : où nous situons-nous aujourd’hui, que ce soit en Église ou individuellement ? Du côté des religieux sûrs de leurs savoirs, bien-pensants, ou du côté des agissants ?

Ce texte bouleverse nos certitudes car nous faisons partie des religieux, des croyants de notre temps. Or ce sont ceux de l’extérieur de notre cercle, peut-être les moins aimés de la société, qui seront devant dans le Royaume. Car eux n’ont pas de préjugés sur Jésus ; ils sont ceux qui ont le plus de facilité à croire et à l’écouter.

Croire et agir s’entremêlent pour la construction du Royaume tant désiré par Jésus. Nous sommes appelés à devenir comme le fils qui se met finalement au travail : après un temps de rébellion, il y va.

Allons !

 

Corinne Gendreau
Journal Ensemble

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