Vie de l'Eglise

Échos de la retraite spirituelle régionale

24 avril 2020

Lors de la retraite organisée par Eric de Bonnechose et Isabelle Bovard, Région Sud-Ouest, à l’Abbaye Sainte-Marie du Désert à Bellegarde, le professeur Elian Cuvillier nous entraîne sur des chemins nouveaux dans la lecture des Paraboles. Accueillis par les moines cisterciens, les 25 heureux participants venus de toute la région se sont recentrés, ressourcés, et ont déconstruit les Paraboles pour mieux en saisir les clés et la portée.

Ces Paraboles sont un « trésor inestimable », les écoutons-nous vraiment ? Les lisons-nous réellement ? Non, car nous les connaissons trop bien, du début à la fin. Ce sont des histoires de tous les jours, qui attirent notre attention, nous nous y reconnaissons, et tout d’un coup, elles partent en vrille. Elian Cuvillier nous incite à les « écouter en silence », à « nous laisser surprendre », voire à les lire « au pied de la lettre », à les « déconstruire », pour mieux les appréhender avec un œil neuf.

Que de thèmes dans ces Paraboles qui s’adressent à l’homme d’aujourd’hui ! La folle spirale de « l’avoir », du « besoin de puissance », de « la violence qui appelle la violence », du « sang qui appelle le sang ». On maltraite les lanceurs d’alerte – prophètes modernes, l’étranger est l’ennemi, haro sur lui ! La terre est à nous, nous en faisons ce que nous voulons ! L’homme est en responsabilité, Dieu s’est retiré !

Non, dans les Ecritures Jésus nous propose une autre issue, un projet nouveau, avec « pour base la fragilité, la mise au centre de la pierre rejetée. Accueillir la pierre angulaire c’est se défaire de la violence, c’est revivre. Nous avons besoin de ce miracle. » Accepter que nous ne possédions pas la terre est promesse de libération.

Une telle lecture nous met nous-mêmes au cœur de l’histoire et nous renvoie l’image de nos propres contradictions, de nos fêlures, de nos craintes et nos faiblesses. De nos convictions réelles, de nos forces aussi.  Mais cela nous permet surtout d’approfondir notre rencontre avec le Seigneur. Calvin a écrit que les Ecritures sont « le miroir dans lequel nous contemplons la face de Dieu » et Kierkegaard pense que « c’est à moi que s’adresse le texte biblique, c’est de moi qu’il parle ». Cela s’adresse à moi !

Les retraitants sont unanimes pour apprécier ces moments hors du temps, même si certains venus pour la première fois vivent encore mal les temps de silence que d’autres aiment : ces silences sont habités par des sourires croisés, bienveillants, dégageant quelque chose de fort et ouvrent les portes à des découvertes personnelles parfois inattendues.

Les moments spirituels, dont le culte, faits de lecture des Écritures, de chants et de silences, sont très appréciés, en parfait équilibre avec le travail en profondeur mené par Elian Cuvillier. Les participants aiment les échanges entre eux, leur diversité, la richesse d’une ouverture de vue sur d’autres paroisses. Chacun repart avec une nouvelle façon de lire la Bible, libératrice et ouverte à tous les champs possibles, dans la joie, l’écoute, l’amour, la douceur, l’humilité. La graine est plantée, elle va germer, c’est sûr.

Anne Marie Granberg

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