France-Écosse, ce n’est pas que du rugby !

01 novembre 2017

Le projet de jumelage avec une paroisse écossaise (Bearsden Cross Church, près de Glasgow), initié en 2015 et qui vient de voir l’aboutissement de sa première étape, nous a permis de nous découvrir, de voir, d’échanger, d’apprendre, d’établir des liens de confiance.

 
Depuis la auld alliance (vieille alliance), on ne s’est jamais sentis aussi proches… et puis quoi de plus naturel qu’un jumelage entre une Église écossaise et une Église qui se situe rue des… Écossais !    
L'équipe de catéchèse avec des Écossais (après une séance de travail) © Eleanor Wright
Des Écossais qui ont effectivement vécu à Poitiers, attirés par la renommée de sa faculté, professeurs de droit au Moyen Âge jusqu’à devenir, pour l’un d’entre eux, maire de la ville.
 
En éclaireurs

Une petite équipe de trois personnes de Poitiers s’est donc rendue sur place « en éclaireurs », du 17 au 22 mai, chez nos cousins pictes et scots.

En retour, Graeme Wilson, pasteur et Aleanor Wright sont venus nous rendre visite du 14 au 19 juin. Des Pictes chez les Pictaviens*, voilà qui est original ! Le coût du transport a été pris en charge par l’Église nationale d’Écosse, et s’inscrit dans un projet de nos amis écossais d’ouvrir leur Église vers des Églises sœurs. Ainsi, Bearsden Cross Church est déjà jumelée avec une paroisse de Berlin.Du tourisme, certes, mais également des rencontres avec les Conseils de chaque Église, avec des paroissiens, mais aussi la participation à l’ouverture du Synode national à Edimbourg, ainsi qu’au culte dominical, ont constitué le contenu des visites.

Différents et semblables

Le temple de Bearsden à Glasglow © Claude Godard
  Différents dans nos cultures, dans l’expression de la foi mais semblables dans le cœur de notre foi commune, dans l’organisation de nos Églises réformées. Si la paroisse de Bearsden (Église nationale d’Écosse) compte numériquement plus de membres, il n’empêche que ses préoccupations sont également les nôtres, en particulier celles liées à la place de la jeunesse dans nos Églises mais également celles concernant l’expression de notre foi dans nos sociétés et l’ouverture de nos Églises. Sur ces sujets mais aussi sur d’autres, nous avons pu échanger là-bas et ici. 

Si nous avons reconnu des pratiques semblables, nous commençons aussi à en découvrir d’autres (la messy church, par exemple, traduisible en français par « une Église en folie ou en désordre », une Église qui ouvre portes et fenêtres…) dont nous pourrions nous inspirer. À l’heure où il est nécessaire de renouveler nos pratiques tout en restant fidèle à tout ce qui fait ce que nous sommes, ce jumelage vient à point.

La suite

Toujours dans le cadre de notre paroisse, il serait intéressant que d’autres membres se rendent sur place, avant d’envisager, si c’est possible, des déplacements numériquement plus importants. Nous voulons également échanger sur des sujets qui concernent nos Églises, comme leur évolution et leur place dans notre monde d’aujourd’hui. Regards croisés par nos regards respectifs entre sociologie, histoire et théologie et pourquoi pas organiser un colloque commun autour de ce thème. Regards qui pourraient être binationaux, voire trinationaux avec les Allemands. Quoi qu’il en soit, l’idée est de mettre en place un projet commun de type ecclésial au delà des rencontres humaines et amicales, nécessaires et déjà en cours.
Une dynamique se dessine, à nous de savoir la faire durer dans le temps et dans l’espace… !

*Selon l’usage et les principaux dictionnaires, le gentilé de Poitiers est Poitevins (comme celui des habitants du Poitou). Les gentilés Pictaves ou Pictaviens, formés au XIXe siècle à partir du nom du peuple celte des Pictavii en latin (les Pictons en français) pour distinguer les habitants de Poitiers de ceux du Poitou, sont ignorés par les dictionnaires courants et ne se sont jamais imposés. 

Claude Godard

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