Édito

Genre : créatives

01 mars 2019
Séverine Daudé
©MK

 

Il reste dans notre pays des zones professionnelles où l’on peut encore parler au masculin sans jamais imaginer que derrière cet « usage » puisse surgir un visage féminin.

Il est des sphères dans notre pays où les femmes ont encore à lutter pour être respectées - puis être respectées autant que leurs homologues masculins.

Il est des cerveaux dans notre pays qui ne carburent qu’aux fantasmes hard et qu’une offre trash, sur internet ou non, conduit parfois vers des impasses inhumaines.

Mais globalement, chez nous, tout va quand même mieux pour les femmes, non ?

Tout va beaucoup mieux en termes de droits et d’égalité, il serait ingrat de ne pas le reconnaître, vis-à-vis des législateurs comme de celles qui ont ouvert des voies. Mais tout va beaucoup moins bien aussi, pour au moins deux raisons qui nous concernent tous.

La première, c’est cette tétanie, désincarnation, absence à l’autre… qui saisit le citoyen dans l’espace public et nous laisse toutes (et tous) en danger potentiel, dans une démocratie qui ressemble de plus en plus à une jungle. Et il a fallu des événements terrifiants pour ralentir cette pétrification progressive de la population des grandes villes. La seconde, c’est la futilité, le néant de ces consommations démultipliées qui re-génèrent chaque jour des femmes-objets par milliers… et maintenant des hommes-objets également ! Donc, tout ne va pas si bien pour les humains, quel que soit leur genre.

Besoin de respirer un air plus frais ? « Il faut soutenir les femmes dans l’innovation ! », recommande les Nations Unies pour 2019. En théologie, elles sont déjà nombreuses à questionner et créer : chercheuses, penseures, poètes, elles sont là. Mais les connaissons-nous vraiment ?

Séverine Daudé
rédactrice en chef d’Échanges

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