Témoignage

La chance de vivre un synode national

01 septembre 2017

Arielle Mizzi, pasteure à Alboussière, revient sur sa première expérience en tant que déléguée au Synode national en mai dernier.

C'est notre aumônier qui m'a rendue sensible au bonheur d'être là. Lui aussi arrivait à l'âge où l'on n'espère plus y aller, et là, juste avant sa retraite, il lui a été demandé d'accompagner le synode national dans ses temps spirituels !

Ronronnant, émouvant, réjouissant…

Bon, au début, c'est un peu comme au synode régional : temps commun puis ateliers, suivis de mise en commun et partages. Il y a les votes aussi, et tout ronronne sagement. Les nouveaux élus se lèvent, c'est émouvant, les nouveaux pasteurs sont présentés, c'est réjouissant, le président dit son mot d'introduction et d'adieu, c'est interpellant. Et puis tout à coup, je réalise que ce que nous travaillons, discutons, contestons ou approuvons, c'est la vie de toute « mon » Église qui est en jeu.

Le bel aboutissement du processus

Une déclaration de foi : quelle responsabilité de décider ensemble de mots qui diront ce que nous croyons, tous ! Au cœur de ces partages, simples, sincères, parfois étayés par des grands auteurs – Calvin ou Luther, Bonhoeffer ou même Voltaire, et d'autres –, parfois simplement, le texte se dessine, se précise, se cisèle. Les responsables de sa rédaction avouent qu'il y a des formules refusées desquelles ils font leur deuil. Nous aussi, chacun à sa place, nous regrettons une expression ou une idée qui nous semblait pertinente et juste. Et puis il y a le résultat final, et nous en sommes heureux, fiers aussi, c'est un bel aboutissement, les rapporteurs ont fait un travail fantastique de pédagogie, d'écoute et de rédaction. Dans son mot d'introduction, Laurent Schlumberger avait insisté pour souligner que ce qui sort de ce synode est un travail collégial, effectué par des représentants de chacune des Églises locales, et qu'il n'y a pas lieu d'accuser ces textes de « venir d'en haut ».

Résister à la petite voix qui susurre

Signe des temps, c'est une présidente qui a été élue. Une femme, enfin ! J'ai particulièrement aimé son humour lorsque, pour répondre à : « succéder à Laurent Schlumberger, la barre est haute ! », elle a simplement dit : « pas d'inquiétude : au collège, quand la barre était haute, je n'avais aucune difficulté à passer dessous ». Emmanuelle Seyboldt m'a aussi impressionnée lorsqu'elle a su résumer : « le plus dur, c'est de résister à la petite voix qui susurre ‘peut-être que Dieu ne t'aime pas tant que ça’ » Et, au fond, c'est ce que j'aimerais vous transmettre : « résistez à cette petite voix, elle a tort ! »

Arielle MIZZI,
Alboussière

Commentaires