Zoom sur

La PMA et la GPA

01 février 2019

Les Églises de Poitiers et Châtellerault entament une réflexion sur PMA (Procréation médicalement assistée) et GPA (Gestation pour autrui) avec un travail de préparation en février et une table ronde publique en mai sous l’égide de Béatrice Birmelé et Alain Claeys. Roland Poupin, pasteur à Poitiers et Châtellerault, répond à nos questions.

Alors que la PMA semble acceptée dans le protestantisme, la GPA pose de multiples questions à nos paroissiens. Qu’en pensez-vous ?

La fécondation in vitro se pratique depuis plusieurs années, encadrée en France par la loi de 2004, révisée en 2011, limitant la PMA aux couples infertiles ou ne pouvant sans danger avoir un enfant. La GPA fait plus problème, y compris sous l’angle d’une possible relation d’argent ! La question a rebondi avec le PACS (1999) et le mariage (2013) de personnes de même sexe.

Où situez-vous le tournant historique ?

On peut partir des années 60, avec la pilule. Début de la décennie, aux USA en premier, plus tard en France : la loi Neuwirth est votée en 1967, mais les décrets d’application seront promulgués entre 1969 et 1972. La procréation, maîtrisée, se sépare donc de la sexualité, la fonction du mariage est en question, le concubinage s’étend. En 1975, l’adultère est dépénalisé. En 1975, aussi, la loi Weil sur l’IVG est votée.
Ces sujets, liés à la recherche médicale actuelle, ont-ils un écho dans la Bible, écrite il y a plus de 2000 ans, et pouvons-nous y trouver un éclairage ?
Il existe bien dans la Bible des cas de grossesses extra-ordinaires : Sara, Anne, la mère de Samuel... Marie ! La fécondité est perçue comme fruit de la bénédiction divine.

Les Églises ont-elles leur mot à dire au moment où s’écrit le droit ?

Dans nos sociétés, comme l’écrit Milan Kundera, tout désir tend à se transformer en droit : « Le désir d’amour en droit à l’amour, le désir de repos en droit au repos… » (Kundera L’immortalité). Et le désir d’enfant en droit à l’enfant ? Où nous est rappelé qu’en écrivant le droit, il s’agit de protéger, ici le droit de l’enfant. L’enfant n’est pas un droit, mais un cadeau, qui me rend responsable.

Propos recueillis par Stéphane Griffiths

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