Billet

Label et le clocher

01 mai 2019

Ce qui est étonnant, sur les sites consacrés aux émissions de gaz à effet de serre et autres polluants, c’est la disproportion entre les émissions à l’échelle mondiale, et celles de très petites structures, Églises ou foyers. Entendons-nous bien, la cause du climat est juste, même si les effets de l’engagement des Églises et de leurs membres sont dérisoires. Il en va de la vie.

Ce qui est étonnant, sur les sites consacrés aux émissions de gaz à effet de serre et autres polluants, c’est la disproportion entre les émissions à l’échelle mondiale, et celles de très petites structures, Églises ou foyers. Entendons-nous bien, la cause du climat est juste, même si les effets de l’engagement des Églises et de leurs membres sont dérisoires. Il en va de la vie. Et, en cette matière, bien des gens se voient en sauveteurs de la planète. Mais la disproportion est telle que chacun peine à y croire. C’est ce qui fait que des groupes affinitaires se constituent et que les labels fleurissent.

Oui, il n’y a rien à reprocher à ceux qui nous expliquent raisonnablement quoi faire pour que l’humanité ait un avenir, et qui le font. Le véritable problème, c’est la labellisation. Un label unit ceux qui l’arborent, et désigne ceux qui ne l’arborent pas. Il y a les Églises vertes, identifiables au premier regard à leur macaron annuel, repérables en ligne sur une carte dédiée, et les autres Églises. Le label a ses ambassadeurs, il aura aussi ses inspecteurs. Une certaine forme de discrimination se mettra en place, sans aucun doute. Qui donc ira demain donner un euro d’offrande, ou de subvention, à une Église non labélisée ?

Pourtant, chaque Église, chaque fidèle, peut agir en faveur du climat, discrètement, voire secrètement, comme on prie, sans cet énorme besoin de reconnaissance si caractéristique de notre époque. Et surtout sans se tromper sur le véritable trésor de l’Église, qui n’est pas son bilan carbone, mais bien le Saint Évangile.

Jean Dietz

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