Année Luther… (13)

Luther après Luther

01 novembre 2017

Si durant toute cette année 2017, nous avons parlé du geste fondateur de Martin Luther et de ses conséquences, l’expansion de ses idées en Europe est due à ses successeurs spirituels. Suivant certaines listes, il est possible d’en recenser plus de quarante ! Rapide survol à la découverte de la Réforme en Europe.

 

Les réformateurs réunis pour la photo © Musée Jean Calvin

Très rapidement les idées de Luther traversent l’Europe. Des hommes et des femmes ont permis de développer les principes de la Réforme dans leur pays. Deux grands courants apparaissent. Le luthéranisme, héritier de Luther qui se propage en Europe du Nord, dans les États allemands et une partie de la Suisse, et le calvinisme que l’on retrouve principalement en France, à Genève et aux Pays-Bas.

Le luthéranisme hors de l’Allemagne

Olaf et Laurent Petersen, formés à l’université de Wittenberg commencent à prêcher la Réforme en Suède en 1518. Ils publient douze thèses qui présentent les principales idées de Luther. En 1527, la diète suédoise accepte la Réforme. Le roi devient le chef suprême de l’Église. En Finlande, le clergé se réforme de lui-même.

Au Danemark, sous le règne de Frédéric Ier, la prédication luthérienne se développe grâce à Hans Tausen qui a fait ses études à Wittenberg et à Paul Helgesen. En 1536, la confession d'Augsbourg devient la profession de foi du Danemark. Le roi est le chef de l’Église danoise. La Réforme est aussi prêchée en Islande, où elle rencontre une forte résistance, et en Norvège, unie au Danemark à partir de 1539.

La Réforme suisse

À Zueich, UlrichZwingli, curé de la ville, expose le 29 janvier 1523, les 95 thèses en présence des magistrats. Le canton de Bâle passe lui aussi à la réforme en 1529 grâce à l’action de Jean Huschin. En Suisse romande, la Réforme gagne d’abord Neuchâtel puis Genève et le pays de Vaud, dès 1536.

La Réforme strasbourgeoise

Strasbourg se réforme de façon originale sous l’influence de prédicateurs locaux comme Matthieu Zell qui commente l’épître aux Romains sur le salut, Capiton, prédicateur de talent et grand érudit, et Martin Bucer, passionné par l’enseignement de Luther. En mai 1536, Bucer signe avec Luther et les Églises de Saxe, la Concorde de Wittenberg, à laquelle se ralliera l’ensemble du protestantisme, excepté Zurich. À partir de 1563, les autorités de Strasbourg reconnaissent la Confession d’Augsbourg comme norme doctrinale.

La Réforme calviniste

En 1536, le conseil de Genève, qui a proscrit la messe et introduit la réforme dans la cité, fait appel à Calvin, à l’instigation de Guillaume Farel. Il édicte les Quatre Articles et une Instruction et Confessions de foi pour doter l’Église réformée de Genève d’une solide armature disciplinaire et doctrinale. Mais la rigidité que les réformateurs cherchent à imposer mécontente le peuple qui parvient à convaincre le conseil de les chasser en avril 1538. Calvin se réfugie à Strasbourg. La ville de Genève le rappelle en 1541. Après la mort de Calvin en 1564, c’est Théodore de Bèze qui anime la Réforme dans la ville. Une autre contemporaine de Calvin, Marie Dentière joue un rôle important à Genève et publie notamment un documentaire sur les épisodes genevois : La guerre et deslivrance de la ville de Genesve (1536).

En France, dès 1520, les idées protestantes se développent. Le protestantisme apparaît dans la vallée de la Dordogne dans les années 1530. Calvin envoie des dizaines de missionnaires pour aider à cette nouvelle organisation. En 1560, on compte une quarantaine d’Églises dressées. Le premier synode national des Églises réformées de France se tient à Paris en 1559. Deux textes importants sont rédigés, la confession de foi qui présente la prédestination et la discipline ecclésiastique.

La Réforme touche aussi l’Écosse où elle rassemble les opposants à la dynastie Stuart, très liée à la religion catholique. Le parlement écossais adopte la Confession écossaise, texte présenté par John Knoxet d’inspiration calviniste.

En Allemagne, l’électeur palatin adhère au calvinisme et fait éditer, en 1563, le catéchisme d’Heildeberg repris par la plupart des églises calvinistes.

Les Pays-Bas sont pénétrés très tôt par la réforme luthérienne malgré la sévère répression de CharlesQuint. Mais c’est surtout le calvinisme qui s’impose. Un synode clandestin a lieu à Anvers en 1561 sous la direction de Guy de Bres. Il dote les Pays-Bas d’une confesion de foi.

 

Nicolas BOUTIÉ
Journal Le Cep

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