(Une) Passion protestante

pour les Pères de l’Église

01 avril 2020

Jean-Paul Lesimple, professeur de lettres retraité, termine un master en théologie. Ses recherches sur Chrysostome l’amènent aujourd’hui à faire diverses conférences.

«?Moi aussi, j’ai lu les Pères?!?» Cette exclamation de Luther n’est guère applicable aux protestants d’aujourd’hui, largement ignorants de leur vie et de leur pensée, pourtant fondamentale pour le christianisme. Jean-Paul Lesimple, lui, a lu les Pères, dès ses études de lettres à Tours en 1974 où il écoute Gilles Dorival sur la Bible grecque des Septante. Enseignant, il n’hésite pas à faire lire à ses élèves, dans un latin ardu, des textes d’Augustin. Vers la fin de sa carrière puis en retraite, il reprend ses recherches en lettres, mais aussi en théologie et se rapproche du travail d’édition des Sources chrétiennes.

Plonger dans l’œuvre de Chrysostome

La figure de Jean Chrystostome, si chère au professeur honoraire de l’IPT Jacques-Noël Pérès, s’impose à lui. Ce Père grec «?à la bouche d’or?», docteur de l’Église, originaire d’Antioche devenu archevêque de Constantinople est, avec Augustin, l’une des figures théologiques qui attirent les protestants. Est-ce parce qu’il a la «?religion du texte biblique?», et place la Bible bien avant toute querelle théologique?? Est-ce pour sa méthode herméneutique (historico-critique avant l’heure??) ou sa pédagogie exigeante?? Ou simplement pour l’aspect foisonnant et difficile de son œuvre?? Toujours est-il, que notre patristicien en herbe ne se lasse pas, lui, d’explorer sa catéchèse baptismale, ses commentaires d’Ésaïe, ses homélies (très exégétiques) sur les hymnes pauliniens. Sa passion pour le grec, l’histoire et la théologie, finissent par faire de lui un connaisseur intarissable des Pères de l’Église et un intervenant apprécié jusqu’en terre catholique, puisque le Centre théologique de Meylan-Grenoble, lui demande en 2018-2019 d’y donner un cours.

Et si nous lisions les Pères??

Si le renouveau théologique catholique aboutissant à Vatican II s’est nourri de la relecture (plurielle) des Pères de l’Église, peut-on imaginer qu’elle nous transforme, nous aussi, protestants?? Dans notre spiritualité, notre interprétation des textes, notre compréhension des premiers siècles de l’Église?? Cela, alors même que nous venons pour la première fois d’effacer toute mention des Pères dans nos textes de références. Et toi, lis-tu les Pères??

Joël Geiser
comité de rédaction

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