Chaque jour de ma vie

Prends ma main dans la tienne

05 mai 2019

Comme n’importe quel texte littéraire, nos cantiques ont une histoire, un auteur, un contexte particulier. Souvent méconnus d’ailleurs. Cette chronique souhaite rappeler cette histoire et attirer l’attention sur ce que nous chantons dimanche après dimanche. Ce mois-ci, « Prends ma main dans la tienne » (ARC 619 // ALL 47, 14).

Quand tout va mal, le croyant croit que Dieu le tient
par la main comme un père le fait avec son enfant
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Voici un cantique dont les paroles simples disent la nécessité de la présence de Dieu à chaque de nos vies. Les paroles insistent sur la confiance en Dieu dans l’adversité. Le danger est métaphorisé par l’orage qui gronde, le ciel gris, la mer profonde. Et quand tout va mal, la demande est d’être tenu par la main de Dieu, comme un Père tient son enfant dans les traversées dangereuses. On a l’impression que la fragilité de la vie tient dans la main de Dieu. Qu’il peut seul nous relever pour nous conduire sur le chemin de la paix et de la vie.

Avec Toi…

Le cantique n’est pas très gai. Le mode mineur accentue encore la tristesse.  Silcher est l’auteur de cette mélodie, au début du XIXe, exprimant bien la mélancolie des paroles. Elles sont le fait de Julie Haussmann née en 1826 (elle a écrit plus de 100 poèmes). Elle espère être comme la jeune fille que Jésus ramène à la vie en Mt 9,25 en la tenant par la main. Le poème à l’origine de notre cantique disait ceci : « Conduis-moi jusqu‘à ma fin, et au bonheur Éternel. Je ne puis faire un seul pas ; là où tu marches et t‘arrêtes, prends-moi avec toi. Entoure mon faible cœur de ta miséricorde, et rends-le serein dans la joie et dans la douleur. Laisse reposer ton pauvre enfant à tes pieds, donne-lui de croire sans voir. Même si je ne sens rien de ton pouvoir, tu me conduiras au but à travers la nuit. Prends ma main dans la tienne, conduis-moi jusqu‘à ma fin et au bonheur éternel ». E. Roehrich est l’auteur des paroles de notre cantique en 1908.

…dans les épreuves

Quel est donc le danger qui menace la jeune Julie von Hausmann et qui requiert la présence et la protection de Dieu dans la vie ou dans la mort ? Julie était de constitution fragile et souvent malade.

Les paroles du cantique insistent sur la confiance en Dieu dans l’adversité

Elle souffrait notamment de migraines et d’insomnies. Sa poésie traduit une grande fragilité qui la ferait presque douter de Dieu. Sa demande d’être auprès de Dieu en toute circonstance montre une grande confiance dans le Seigneur. Quand chanter ce cantique ? Quand la présence de Dieu se fait pressante, quand la confiance en Dieu est fragilisée par les épreuves de la vie. Car dans l’adversité, la maladie ou le deuil, ce cantique est porteur d’une promesse de présence rassurante de Dieu. Enfin, il est très utile quand on ne sait pas comment s’adresser à Dieu, car les paroles en « je » me posent en sujet devant Dieu ; Je demande, Dieu écoute et me prend la main. 

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Paroles du chant :

  1. Prends ma main dans la tienne,
    Et qu’en tout lieu,
    Ta droite me soutienne,
    Seigneur, mon Dieu.
    Comment donc sans ton aide
    Me diriger,
    Si je ne te possède
    Dans le danger ?

 

  1. Que ta main me dispense
    Joie ou douleur,
    Paisible en ta présence,
    Garde mon cœur.
    Je ne sais qu’une chose
    Moi, ton enfant :
    Dans ta main je repose,
    Calme et confiant.

 

  1. Mais si l’orage gronde,
    Si tout m’est pris,
    Si la mer est profonde,
    Et le ciel gris,
    Que ta voix me soutienne,
    Même en ce lieu,
    Que ma main dans la tienne
    Reste, ô mon Dieu !
Corinne Gendreau,
Pasteure du Bassin d’Arcachon.

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