méditation

Psaume 8

23 février 2017

Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, le fils de l’homme pour que tu prennes soin de lui ?
N’est-ce pas la question que nous nous posons tous, d’une manière ou d’une autre ? Qu’est-ce que l’homme ? Que vaut-il ? Devant l’univers immense, la création si belle, la richesse et la splendeur de tout ce qui y vit, nous ne pouvons pas ne pas nous poser cette question. Et moi, qui suis-je ? Avant même de parler du regard de Dieu sur nous, chacune et chacun d’entre nous essaie d’être quelqu’un, d’avoir une certaine importance : dans notre vie de travail, de couple, de famille, à l’école ou ailleurs. Nous avons tous notre identité propre, quelque chose qui fait que nous sommes uniques et qui nous donne de la valeur à nos propres yeux. Sans cette identité nous ne sommes rien, nous ne sommes personne….
Mais sur quoi est-ce que nous basons notre identité, notre importance ? Est-ce qu’on l’ancre dans une valeur, une cause, une richesse quelconque ? Et si un jour cette base-là se met à vaciller ? Nous réalisons alors que, tout seul, on est en fait tout petit. Qu’on est vulnérable et fragile. Et parfois, dans de tels moments, nous regardons à nouveau le ciel, non plus avec émerveillement mais avec effroi. Nous contemplons un ciel vide où nous n’avons pas plus d’importance qu’une fourmi.
Dieu pense à nous
Au creux de ce questionnement, le psalmiste pousse un cri d’étonnement : « qu’est-ce que l’homme pour que tu lui prêtes attention, que tu t’occupes de lui ? » Et là, il dit deux choses essentielles sur Dieu. Dieu pense à nous : lorsque nous pensons à quelqu’un, même à un(e) défunt(e), celui-ci ou celle-ci est rendu présent(e) à nos yeux. Le prophète Esaïe dit la même chose avec d’autres mots : notre nom est inscrit dans la paume de sa main (Es 49.16). Inoubliable. Ineffaçable. Nous sommes dans le cœur de Dieu, peut-être justement dans ces moments où nous souffrons le plus du doute. Nous avons de l’importance à ses yeux. Et puis, deuxième parole importante du psalmiste, Dieu prend soin de nous. Il nous a confié sa création et tout ce qui y habite pour que nous y vivions. Comme intendants, ce que nous rappelle Genèse 2, mais aussi comme des presque dieux. Le texte hébreu dit « Élohim », ce qui est souvent traduit dans nos Bibles par anges : ces êtres célestes qui ont le privilège de vivre chaque moment de leur existence devant la face de l’Éternel. A cet être de finitude et de manque que nous sommes, Dieu a fait le pari d’offrir sa création. Il nous en a confié la responsabilité. Oui, avec le psalmiste, louons Dieu : « Seigneur, ton nom est magnifique sur toute la terre !".

 

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Que tu puisses, Seigneur Dieu de l’univers,
Demander quelque chose à l’être humain que je suis,
Demeure pour moi le plus grand des mystères.
Mystère plus grand que celui de la voie lactée,
De la germination des plantes et des marées d’équinoxe.
Je ne saurai jamais, tant que durera le monde,
Pourquoi ton règne de lumière fut ainsi confié à nos insuffisances.
Mais tout émerveillée je m’écrie :
« Qu’est-ce que l’homme que tu penses à lui » ?

Que tu puisses, Seigneur, Dieu de l’univers,
Donner de toi-même à celle que je suis,
Et supporter tout ce qui me fait différente de toi,
Que tu puisses accepter, pour ton règne de lumière, pareille dissemblance,
Et me laisser à ma place afin que je t’y célèbre,
Demeurera toujours pour moi le plus grand des mystères.
Et tout émerveillée je m’écrie :
« Qu’est-ce l’homme que tu prennes garde à lui » ?

Que tu puisses, Seigneur, Dieu de l’univers,
Ne point trouver de repos que tu ne m’aies gagnée tout entière,
Que je sois destinée à vivre plus longtemps
Que les astres dans l’au-delà des nuits,
Que je sois destinée à n’être pas demain ce qu’aujourd’hui je suis,
Demeurera toujours pour moi le plus grand des mystères.
C’est pourquoi je m’écrie :
« Qu’est- ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui » ?
Sœur Myriam,
Livre de prières, Société luthérienne Ed Olivetan, 2008, p. 232.

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