Edito

Qu'un ange passe !

01 décembre 2016

Nimbés de poésie et de mystère, les anges habitent nos cantiques et notre imagination. Ils ont inspiré les artistes de tous les siècles qui leur donnent souvent des visages d’une grande beauté, à la fois sérieux et doux, parfois tristes, parfois rieurs.

Aujourd’hui on en trouve des versions naïves, attachantes, jamais ridicules : anges maladroits aux gros sabots, fabriqués de bouts de carton et de tissu, de paille ou de ficelle...

Pourquoi les anges ont-ils un tel succès jusque dans notre société sécularisée ? Sans doute parce qu’ils viennent d’un ailleurs mystérieux, réenchanter ce bas-monde qui en a bien besoin. Un ailleurs plein de beauté et d’harmonie, auquel nous sentons confusément que nous appartenons... Ou avons appartenu... Ou appartiendrons un jour. Ce monde préservé du péché dont parle le mythe de la Genèse, lorsque Dieu et l’humain vivaient dans le même jardin. Alors que le texte biblique déclare impossible tout retour en arrière, le paradis terrestre a fini par être relocalisé... dans les hauteurs célestes. De là, des anges viennent nous visiter, témoins furtifs de la création invisible dont notre monde visible n’est que la pointe émergée de l’iceberg.

Par ces messagers ailés et zélés, Dieu se rend présent à tous les étages de sa création, et joue pleinement son rôle de créateur. Les anges portent sa parole de sa bouche à notre oreille. Ainsi Gabriel est envoyé un jour à Nazareth en Galilée, à une jeune fille nommée Marie. Quelle probabilité, sans l’intervention de l’ange, pour que la voix de Dieu rejoigne Marie dans sa chair ? Et pour que Marie comprenne de qui lui vient cette parole, et lui dise oui en toute connaissance de cause ? Mystère d’une communication qui a réussi au-delà de toute espérance. Miracle de l’incarnation de la parole de Dieu dans l’humain.

En ce temps de Noël, que vous souhaiter de plus beau que le passage d’un ange dans votre vie ? Pas pour vous entraîner dans un monde de rêve. Mais pour vous dire simplement que Dieu est là, avec vous, et qu’il n’y a pas en ce monde de ténèbres assez épaisses pour que sa lumière ne puisse y briller.

Doris ZIEGLER
rédactrice en chef d'Échanges

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