Quand les blessés de l’âme apprivoisent la mort

01 novembre 2016

Le monde gothique se définit comme un mouvement underground avec son style musical, un style vestimentaire sombre, provocateur, mais élégant et un état d’esprit.

Il aime les lieux secrets et obscurs, les atmosphères morbides, et se montre fasciné par l’étrange et le mysticisme. Sa figure de proue : le poète maudit Baudelaire. Les gothiques s’inspirent du romantisme allemand de la fin du XVIIIe siècle. Ils se révoltent contre le rationalisme et le matérialisme d’aujourd’hui. Pour les adeptes, souvent des jeunes, compte d’abord l’individu et son rapport à sa personnalité et ses sentiments. Ils revendiquent leur liberté de penser et d’exprimer leur différence. À travers la littérature, la poésie et la musique, on retrouve une appétence pour les problèmes existentiels, comme les blessures de l’âme, l’amour et la douleur de la rupture, la passion et son vertige, la solitude, l’angoisse, l’existence et ses mystères, et… la mort.

Le corps et son esthétique traduisent leurs tourments. Ils tentent de transformer leur difficulté à vivre : leur tristesse devient belle et acceptable, elle devient accessible et représentable, elle apporte même du plaisir. Ainsi en est-il de la mort. Affichée, revendiquée dans une mélancolie douloureuse, elle fait partie d’eux, ne terrorise plus, elle devient presque fréquentable, enviable. Le mouvement gothique est un cri de révolte contre l’absurde, l’hypocrisie du système. Il n’entrevoit aucune échappatoire, si ce n’est la finitude.

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