La Maison du Protestantisme

Un carrefour spirituel et culturel au cœur de Nîmes

01 octobre 2016

En 1995, l’ancienne maison presbytérale fait peau neuve et devient un haut lieu de la cité. Toutes les paroisses de la ville se sont liées autour de ce projet avec un seul objectif : l’ouverture. Ce lieu fait partie intégrante de l’Église protestante unie de Nîmes. Prières, conférences, repas, tous se croisent et se rencontrent dans ses murs. C’est une maison pour tous où l’accueil est le maître mot.

À l’origine de la Maison du Protestantisme, un lieu. Et quel lieu : l’ancienne école du couvent des Ursulines. Dès avant la révocation de l’Édit de Nantes, les Ursulines recevaient les jeunes filles protestantes qu’elles devaient éduquer dans la foi catholique. En 1792, la chapelle est vendue comme Bien national à Alexandre Vincent-Valz (juge au tribunal civil) qui la prête au Consistoire réformé en février 1793. En 1831, Élisabeth Vincent-Valz, sa fille, donne la chapelle au Consistoire et en 1836, elle achète la Maison d’école faisant partie de l’ancien couvent pour en faire un presbytère dont elle fait don également au Consistoire.

Pendant près de 140 ans la Maison sera le siège du Consistoire de Nîmes, dite Maison presbytérale.

Une dimension diaconale

En 1995, entièrement repensée et remaniée, elle devient Maison du protestantisme (MdP), espace ouvert sur la cité. La première vocation du lieu est d’être le point de rassemblement pour toutes les activités communes de l’Église protestante unie de Nîmes. Mais elle a une vocation plus générale. Voici la liste non exhaustive des activités de la MdP : conférences-débats, repas du jeudi, jeudi de Nîmes, Bible et théologie, foire aux livres, concerts, prières, histoire du protestantisme, Pro-Fil Gard cinéma, journal local Croco réformé, service protestant d’accueil, tourisme et information, bibliothèque, point livres, expositions, mise à disposition de salles…

Les différentes salles et leurs équipements permettent d’accueillir des groupes ou des associations de la ville qui profitent d’un lieu de réunion au plein cœur de Nîmes. C’est une des activités importantes. Des groupes d’architectes, de psychiatres, l’association Charles Gide entre autres, trouvent là un lieu de rencontre adapté à leurs activités « Il est important de maintenir un équilibre entre les activités de l’Église et les activités extérieures » confie le pasteur Jean-Christophe Muller, directeur de la MdP, même s’il avoue que ce n’est pas toujours facile.

Certaines activités connaissent un grand succès. La foire aux livres est devenue en peu de temps un rendez-vous incontournable de la vie culturelle nîmoise. Les repas du jeudi organisés par l’Entraide protestante ont une dimension plus diaconale. Tout le monde y est accueilli, des personnes âgées isolées, les oubliés de notre société, des paroissiens, des curieux… C’est aussi ça la Maison du protestantisme de Nîmes !

De nouveaux projets

Mais derrière la MdP il y a des personnes engagées. Le conseil d’animation (composé de représentants des paroisses et de responsables d’activités dans la MdP) prend les décisions relatives à l’animation. Les décisions concernant le fonctionnement et la gestion relèvent directement du conseil presbytéral de l’Église protestante unie de Nîmes. Il faut aussi compter sur de nombreuses équipes de bénévoles. « S’engager à l’ouverture au public d’un lieu transformé » souligne le pasteur Muller. Il ménage ses équipes de bénévoles : « certains sont là depuis l’ouverture de la MdP ». Mais il veille aussi au renouvellement pour garder un souffle, une énergie dans ses équipes.

Voilà comment le directeur décrit lui-même la MdP : « Il y a des jours où c’est une vraie ruche pleine de tonalités différentes : ce pourrait être Babel où on ne se comprend pas, et c’est parfois comme à Pentecôte, où on se reconnaît mutuellement. Cette tension est au cœur de ce qui fait vivre ».

En complément de la MdP, dont la mission demeure, l’Église protestante unie veut offrir en cœur de ville une salle d’envergure qui puisse accueillir concerts, expositions, séminaires ou conférences. Le Petit Temple sera aussi un « centre de restitution ». Un lieu ouvert à tous les publics nîmois et aux touristes, pour présenter le protestantisme, ses principes et son histoire, à Nîmes et dans le Gard. « Dans l’esprit d’ouverture, d’accueil et de partage, nous élargissons ce qui existe déjà. Nous nous donnons les moyens de mieux accueillir toutes les personnes désireuses de mieux découvrir ou de mieux connaître l’histoire et la culture protestantes, comme ceux qui cherchent un lieu pour réaliser leur projet, et de mieux répondre à leurs demandes. »

Nicolas Boutié

Commentaires