Un enfant sans père

31 octobre 2019

Jésus en a fait la dure expérience. Les Évangiles portent les traces des conséquences de sa naissance douteuse, hors mariage. Il est considéré comme un bâtard avec toutes les conséquences sociales que cela induit.

C’est pourquoi dès l’ouverture de son Évangile, Matthieu le désigne comme fils d’Abraham, fils de David.

La marginalité de Jésus le pousse à proclamer que seule la pureté est contagieuse, d’où sa proximité avec les impurs : malades, pécheurs, prostituées, collecteurs des taxes. Le langage de la prière est lui aussi un bon indicateur du rapport qu’on entretient avec Dieu. Jésus le désigne par le vocable affectueux Abba, papa, qu’il ne garde pas pour lui seul : il nous le lègue… Il utilisera cette familiarité dépouillée de formules honorifiques, jusqu’à sa passion.

L’Évangile va beaucoup plus loin ! Au moment de son baptême, Jésus entend la voix céleste qui lui déclare : « tu es mon fils bien-aimé ; en toi j’ai placé ma joie ! » (Matthieu 3.13-17). Cette expérience intérieure, intense et sidérante, clôt le débat, sa véritable identité lui est révélée. C’est pour lui le point de départ de sa vocation.

Maintenant, le Christ offre à chacun, hors de toute filiation, la promesse de salut. La réponse à son appel introduit les croyants, dans une famille recomposée, la Familia Dei, une famille adoptive où chacun reçoit de nouveaux frères et sœurs (Matthieu 12.46-50). C’est là, à l’école de Jésus, que les chrétiens apprennent à habiter leur nouvelle condition de fils et filles de

Nicole Vernet
journal Liens protestants

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