Pentecôte

Un enjeu œcuménique et interreligieux !

01 juillet 2020

On n'allait pas se diviser sur Pentecôte, non ! Mais les esprits se sont échauffés ici et là, néanmoins, autour d'un exceptionnel alignement de fêtes et de contraintes...

Une grande fête sans foule, il fallait oser ...
©A.van den Wiele

 

Pentecôte et le Covid-19... quel mélange détonnant ! La correspondance de la levée de l'interdiction de s'assembler dans un lieu de culte avec la fête de Pentecôte, qui met en avant la différence des langues et la belle unité de l'Esprit... aura posé plus d'une question aux communautés chrétiennes. Et encore au-delà, puisque les autres grandes religions étaient, elles aussi, concernées.

L'autorisation pour les différents cultes d'accueillir des fidèles a été soumise à quelques débats au plus haut niveau de l'État. La réponse a tardé à venir, chacun l'attendait, la date devait être précisée... C'était délicat. Certains courants catholiques firent du retour à la messe et à l'eucharistie un enjeu quasi politique... tandis que d'autres se désolaient de leurs prises de position. Les protestants avaient bien envie de fêter Pentecôte, mais pas dans n'importe quelles conditions. Dans le même temps, l'échéance de la fin du Ramadan et de l'Aïd (24 mai) se profilait depuis un bon moment. Les autorités musulmanes ont annoncé leur position de raison. Et les juifs faisaient connaître leur choix de renoncer à fêter Chavouot (29-30 mai) dans les synagogues.

Finalement, Pentecôte fut possible. Mais pas si simple ! On pouvait certes choisir de célébrer, mais certains paroissiens ne seraient pas là. En effet, les plus âgées et/ou vulnérables ne s'y risqueraient pas. Et puis le nombre de participants serait limité... alors quel sens pour Pentecôte ?, s'interrogeait-on. Et devait-on, ou pouvait-on, manifester une solidarité avec les communautés juive et musulmane ? Ce fut la décision de quelques Églises protestantes. Parfois, il y eut juste la conscience, très prosaïque, de ce qui était possible localement avec les énergies présentes.

Ainsi notre région aura vécu, sans mot d'ordre, une grande diversité de pentecôtes. On peut voir cela comme un bon signe.

Séverine Daudé



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