Un temple œuvre d’art

31 août 2017

Le temple Saint-Étienne, au centre-ville de Mulhouse, est, depuis 1989, plus particulièrement dédié à l’animation culturelle et spirituelle. Comme bien d’autres temples en France, il accueille ainsi des concerts, des expositions sur le protestantisme mais aussi d’art contemporain.

En 2015, l’installation VorteX-1868 invitait
les visiteurs à « lever les yeux vers au-delà
d’eux-mêmes » et, malgré ses dimensions imposantes,
se mêlait harmonieusement avec le temple

 

L’œuvre d’art contemporain n’ayant pas forcément de beauté formelle, directement accessible à un public non initié, elle doit toujours construire son propre discours. En tant qu’œuvre, elle est discours, attestation, affirmation ou confrontation.

Cette dimension discursive de l’œuvre d’art est fondamentale pour appréhender la place de l’art, qu’il soit d’ailleurs « contemporain » ou « classique », dans un temple ou plus généralement dans un lieu de culte. En effet, l’œuvre va forcément résonner avec les multiples dimensions symboliques qui sont prêtées au lieu par les différents publics qui le fréquentent. C’est d’autant plus vrai au temple Saint-Étienne dont les dimensions imposantes lui donnent une véritable force architecturale qui s’impose tant au visiteur qu’aux œuvres qui s’exposent. De plus, la présence de dix verrières de vitraux médiévaux remarquablement conservés accroît encore la force symbolique de l’édifice.

Pour exister dans ce temple, une œuvre d’art doit ainsi faire preuve d’humilité et s’adapter au lieu. C’est la raison pour laquelle, le plus souvent, les œuvres exposées sont spécialement créées pour le temple. Les significations d’une œuvre ne sont jamais maîtrisables dans la mesure où le « regardeur » apporte toujours sa propre signification à une œuvre d’art et a fortiori dans un temple tel que celui-là. Le lieu participe toujours à l’œuvre et retrouve ainsi sa propre dimension d’œuvre d’art 

Roland KAUFFMANN

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