Folles idées

Une petite chapelle, lieu de témoignages

01 octobre 2019

Durant l’été, l’Église protestante unie de Barbezieux Sud-Charentes a concocté des rencontres hebdomadaires. La chapelle des Templiers de Cressac, située sur un coteau perdu dans la campagne, a été mise en avant. C’est un lieu patrimonial du XIIe siècle, ses peintures murales saisissent des croisés en plein vol dans leur assaut. Elle sert comme lieu de culte lors des beaux jours. Est-il possible d’y ancrer un lieu d’échanges et de rencontres qui ouvre la porte vers une découverte de l’Évangile ?

Je lis la Bible, surtout le Nouveau Testament, dans mon coin. Mais il y a tant de choses que je ne comprends pas… ». Ainsi un monsieur que je ne connaissais pas, s’est assis à côté de moi lors du pique-nique qui a suivi l’intervention d’une soirée en août. C’est souvent de cette façon qu’on imagine des fruits d’une démarche d’ouverture de nos lieux de culte, souvent assez confidentiels. Mais tant de fois, la démarche de découverte est plus implicite.

La chapelle de Cressac © Patrice Bouton


Un regard renouvelé

Construire une telle démarche avait été un défi. Avions-nous des épaules assez larges pour proposer et animer des rencontres ? Fallait-il ouvrir la chapelle pour quelques soirées uniquement, ou était-ce important d’inscrire la démarche dans la régularité ? Et puis, une fois décidé que l’ouverture se ferait tous les mardis d’été, saurions-nous faire connaître « Les mardis à la chapelle » ? Qui allait répondre à l’invitation ?
Le Conseil presbytéral a vite constaté que les dons et talents ne manquaient pas. Nous avons misé sur une programmation qui jette une passerelle entre le culturel et le cultuel : les ânes dans la Bible côtoyaient les chants de Jacques Brel. Deux propositions de concert ont pu être proposées. Et la médiathèque de la Communauté de communes nous a prêté des grilles d’expositions. Découvrir des talents est un bonheur au sein de la communauté. Programmer permet un regard renouvelé sur les passions des gens qu’on connaît de près ou de loin. Cela incite aussi à des rencontres avec des acteurs institutionnels.
Faire connaître… Avec un gros effort, et comme toujours un peu à la dernière minute, nous avons mis en place notre communication. Une feuille A4 est vite remplie. Comment intéresser les offices de tourisme, pour qu’ils mettent nos tracts en valeur ? Finalement nous avons fait imprimer 1000 dépliants et quelques affiches. Radios locales, journaux et magazines gratuits ont joué le jeu de la coopération.

Des animations stimulantes

Était-ce suffisant ? Adapté ? Nous avons fait l’expérience que le concert des musiciens « du coin » a été largement suivi avec quarante-cinq personnes. Il nous a semblé que leur notoriété locale était un vecteur essentiel. Les autres soirs ? Nous étions une quarantaine, une douzaine, voire quelques fois cinq ou six. Mais les animations étaient stimulantes. Elles ont permis de se faire rencontrer des amis et des inconnus, inconnus inscrits au fichier et des gens d’ailleurs. Qui savait que tel membre de la communauté avait une passion pour les ânes ? Qui connaissait le don d’animation pour les enfants de telle ou telle personne ?
Clore la soirée avec une prière toute simple est venu tard dans la préparation. Mais pour les acteurs habituels de notre Église ainsi que pour des visiteurs de passage, c’était un moment reposant autour d’un cantique, d’un texte, d’un canon de Taizé.
Allons-nous cueillir des fruits ? Certainement. Au sein de la communauté, dans les liens avec les amis, dans la périphérie. Il importera de lire et redire notre expérience ensemble, durant l’hiver, pour voir comment les fruits mûrissent. Quelle saison pour 2020 ?

Exposition-photo La Tour de Constance à Aigues-Mortes, vue par le photographe Patrice Bouton © Angelika Krause

Angelika Krause

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