Vive le pape, à bas la Curie romaine !

01 janvier 2017

« Vive le Pape à bas la Curie romaine ! » Tel fut le cri qui se leva après le discours du pape François prononcé lors de la présentation des vœux de Noël à la Curie romaine, le 22 décembre 2014.

L’extraordinaire écho suscité tient à la liste des maladies qui, d’après le pape François, affligent le Saint-Siège et affaiblissent l’annonce et le service de l’Évangile : « la maladie de celui qui se sent immortel » occupe la première place suivie, dans l’ordre, par « l’activité excessive », « la pétrification mentale et spirituelle », « la maladie de la planification excessive et du fonctionnarisme », « la mauvaise coordination » et la maladie « d’Alzheimer spirituelle »... Depuis son élection, le pape François a essayé de séparer son rôle de berger universel de l’Église du Christ de celui de chef d’un des États les plus inégalitaires du monde. État minuscule certes (0,44 km²), mais disposant d’un lourd appareil bureaucratique et d’un vaste réseau d’intérêts pas toujours limpides. La Curie romaine a été façonnée à l’image des papes qui, un siècle après l’autre, ont géré l’Église comme un État absolu, bien loin de cet organisme de service à dimension synodale que le pape François souhaite. La réforme de la Curie romaine ne peut que conduire à une nouvelle conception du « ministère pétrinien ». Le pape François voudrait sans doute œuvrer en cette direction. Le tout est de savoir s’il en aura la force et surtout la possibilité.

 

Giovanni MUSI
pasteur à Antibes et Cagnes-sur-Mer

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