Édito

Accompagnant-e ou accompagné-e ?

01 avril 2024

Logiquement, l’accompagnant·e est celui ou celle qui « accompagne ». Dans notre monde actuel, on associe souvent cette figure au personnel médical (infirmières, médecins, aides-soignants, psychologues…) ou public (assistante sociale, conseiller Pôle emploi…). Il s’agit là de personnes formées et exerçant dans leur métier un accompagnement personnel indispensable à notre société.

Mais dans notre imaginaire chrétien, ce qui nous vient à l’esprit c’est l’image des apôtres. Ils sont en quelque sorte des compagnons de route de Jésus, à la fois apprenants (accompagnés) et aidants (accompagnants). Ils sont à la suite de Jésus, ils vont tout simplement « avec » lui. Et c’est là où repose pour moi tout le sens du terme « accompagnant ».

Ainsi, être accompagnant·e c’est se lier à l’autre afin de former une paire.

La notion de « partenariat » apparaît dès lors et peut se concrétiser dans un mariage, dans une amitié, au sein d’une famille et même dans le monde du travail.

D’ailleurs, l’étymologie du verbe « accompagner » le confirme. En latin ce dernier est formé de deux mots : cum qui signifie « avec » et panis qui signifie « pain ». L’accompagnant·e est alors celui ou celle qui partage le pain avec… l’autre.

Et on le fait tous les jours ! On partage notre nourriture, notre logement, notre jardin, notre bureau, notre argent avec une multitude d’acteurs. Il peut s’agir de proches (famille, amis…) ou d’autres (collègues, voisins…).

Mais est-ce qu’aujourd’hui encore, partager notre argent, nos possessions, nos compétences, nos valeurs veut aussi dire qu’on les accompagne ? Ne donnons-nous pas un sens plus fort à l’accompagnement plutôt qu’au partage ? Je crois que nous sous-entendons que pour accompagner il faut savoir soutenir et aider la personne dans ses moments les plus faibles, y compris lorsque nous savons qu’il y a de grandes chances que nous ne recevions rien en retour. Certains le font par amour, d’autres par devoir : situation difficile pour les accompagnants mais aussi pour les accompagnés. Et les rôles, on ne le sait que trop bien s’inversent souvent.

Sommes-nous alors capables de demander de l’aide ? Une chose est sûre, Dieu nous accompagne et nous soutient avant même que l’on ne le demande et, par sa décision de partager la terre avec nous, il est et restera à jamais notre compagnon de vie.

Flora Pichard

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