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Rencontre avec...

Anne-Laure Bandelier, un parcours sans faute

07 mars 2024

Écartons de prime abord toute méprise : le titre de ce portrait est de l’auteur de ces lignes qui s’est laissé inspirer par une conversation au coin d’une table, non de bistrot, mais de salle paroissiale. Il ne viendrait pas à l’idée d’Anne-Laure Bandelier de revendiquer pour elle-même un tel parcours ; mais, à l’écouter, cette formule glisse naturellement sous la plume. Voyez plutôt.

Anne-Laure Bandelier © Yvan Bourquin
Anne-Laure Bandelier © Yvan Bourquin

Très jeune, Anne-Laure s’engage dans les activités de l’Église ; c’est d’ailleurs une tradition familiale dans son milieu, ou plus précisément une tradition féminine : elle suit le chemin tracé par sa grand-mère et par sa mère. Une fois son propre parcours catéchétique achevé, elle devient monitrice de l’école biblique, responsable de la jeunesse et même choriste. Son engagement est évidemment remarqué, il lui est donc confié d’autres tâches et elle y déploie toute son énergie. On la retrouve ainsi à tous les échelons du gouvernement de l’Église et de ses multiples commissions : elle cumule les mandats sur le plan régional et national, autant dans les domaines législatifs qu’exécutifs. Elle exerce ses fonctions notamment dans le cadre de la Commission des ministères et endosse la charge de prédicateur laïc suite à une simple demande de remplacement. Elle acquiert en conséquence une vision d’ensemble de la vie de l’Église, sans pour autant négliger son métier de professeur des écoles – une formation complétée d’ailleurs par une licence d’anglais.

Si quelqu’un est habilité à poser un diagnostic autorisé sur l’état actuel de l’Église unie de France, c’est bien Anne-Laure Bandelier, qui connaît toutes les facettes de cette institution qu’elle aime et dans laquelle elle se sent chez elle. L’Église représente pour elle un espace de rencontre et d’échanges des expériences et des convictions : c’est au contact de personnalités riches et fortes qu’Anne-Laure s’est construite et structurée en son for intérieur. L’Église est, selon ses dires, sa seconde famille.

Elle estime, dès lors, que les paroisses ont tout intérêt à s’exposer à ce genre de contacts et à ne pas se morfondre dans un repli forcément décourageant ; le temps n’est plus où les communautés locales disposaient de moyens financiers et humains leur permettant de vivre quasi en autarcie. Et il n’est pas forcément malheureux que cette époque soit révolue. Selon les termes même d’Anne-Laure, il ne s’agit pas de se boucher les yeux : des décisions difficiles vont devoir être prises et des virages délicats seront à négocier pour que l’Église puisse continuer d’assurer sa mission dans les meilleures conditions. Il n’est pas question de se reposer sous les lauriers d’un passé glorieux, même si la reconnaissance est de mise pour ce qui a été légué par les générations précédentes.

Les chrétiens restent fondamentalement des êtres humains sujets à des velléités d’imposer leurs opinions et tentés par les conflits de pouvoir ; que dire de la tendance à vouloir conserver son pré carré ? À ces attitudes instinctives, Anne-Laure oppose le goût du bien commun et la volonté de progresser en toutes choses. Est-ce à dire que dans cette société si particulière qu’est l’Église, dans cet espace où des personnalités, des convictions et des visions se rencontrent, mais parfois aussi s’affrontent, une Parole autre puisse surgir et se faire entendre ? C’est le pari que fait Anne-Laure Bandelier. Elle termine ses trois mandats de présidente du Conseil presbytéral du Mont-Vaudois, mais elle est prête à relever de nouveaux défis. À la grâce de Dieu !

Yvan Bourquin
Paroles protestantes Est-Montbéliard

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