Jean-Luc Gadreau, entre la culture et la foi
Derrière de larges lunettes rondes, des yeux grands ouverts sur le monde,
Jean-Luc Gadreau, tout sourire, s’installe, tranquille, mercredi 15 novembre, dans l’amphi de droit d’Épinal à l’invitation du groupe œcuménique Culture et Foi. Sa boucle d’oreille nous signale la large part artistique de son être et de son rapport au monde.
Musicien et chanteur depuis le milieu des années 1980 (Image/Nouvelle Adresse - Label 7 - Lukenade...), il a treize albums à son actif et a participé en tant qu’auteur à l’album Degrés, de John Featherstone. Animateur sur les antennes depuis leur libéralisation, ses premières études ont été une école de communication.
Jean-Luc Gadreau est aussi auteur du livre Malléable… pour tout recommencer, édité en 2011 aux Productions L7, et de Sister Soul. Aretha Franklin. Sa voix, sa foi, ses combats, aux éditions Ampelos. En 2013, il participe à l’écriture de l’ouvrage collectif La foi chrétienne et les défis du monde contemporain. Repères apologétiques, pour les éditions Excelsis. Il y écrit les pages concernant le cinéma. En 2020, il participe à un autre ouvrage collectif, Comment parler du péché aujourd’hui ? pour l’Institut supérieur d’études œcuméniques dans la collection Cerf Patrimoines. Deux autres livres sont à paraître prochainement.
Ces sujets montrent son appétence pour la thématique de la présence au monde tel qu’il est, une présence positive, disponible, bienveillante, ouverte, aimante. La simple présence devient ce qui compte. Jean 3.16 (« Car Dieu a tant aimé le monde… ») guide son travail/ministère dans l’espace public.
Plusieurs fois, durant la conférence, Jean-Luc Gadreau nous a dit : « On est venu me chercher. » Dieu est venu le chercher. Il qualifie cela de sorte de miracle dans la façon nouvelle de voir les choses. Il entame ses études de théologie.
Vient aussi le chercher le jury œcuménique international du cinéma au Festival de Cannes en 2012, puis le Festival de Berlin en 2013, dont il devient président au Festival de Fribourg (FIFF) en 2019. Il fut ensuite attaché de presse pendant sept ans pour le Festival de Cannes, avant de prendre la présidence de l’association Interfilm France.
Critique cinéma, il écrit chaque semaine sur les sorties en cherchant à ouvrir à une certaine dimension spirituelle ou humaniste perceptible. De même, il anime aussi très régulièrement des ciné/débats et des conférences sur les rapports entre culture et spiritualités, tant dans des communautés chrétiennes que dans le circuit séculier.
Pasteur de la Fédération des Églises évangéliques baptistes de France (Royan, Paris, Poitiers), il en fut aussi le directeur du développement, de la formation et de la communication. Actuellement il occupe le poste de responsable éditorial et animateur des diverses émissions protestantes sur France Culture pour la Fédération protestante de France.
Pour Solae, sur France Culture, le dimanche matin à 8 h 30, il a choisi le format magazine, interviews donnant toute la place à ses invités. Ce n’est plus un culte mais un dialogue faisant découvrir une personnalité avec ses talents, ses convictions, ses engagements.
À cette soirée nous étions au cœur de ce croisement entre la culture et la foi. Comment être témoin du Christ aujourd’hui si on ne connaît pas la culture de nos contemporains ? Il ne s’agit pas de chercher à convertir ou à convaincre mais d’abord d’aller à la rencontre de nos frères humains, là où l’amour de Dieu fait son chemin.
